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   Un cimetière, ça tombe énormément
En attendant d’en apprécier les résultats, on compatit au dur, méritoire et « périlleux » travail réalisé par l’entreprise Depis.
Mais jamais nous n’aurions dû en arriver là.
registre avec nous à
mille huit cent dix ». Cette mort se rattache aux déboires de l’armée française en Espagne et au Portugal. Napoléon s’est engagé en 1808 « dans une aventure qui deviendrait à terme fatale pour son Empire2 ». Installant son frère Joseph sur le trône de Madrid, il déclenche une insurrection. Profitant de cette situation, un corps expéditionnaire anglais débarque au Portugal. Il est dirigé par Wellesley, futur duc de Wellington, qui repousse les Français du Portugal.
Sur ces trois hommes, deux sont donc morts de
Trois « Boyer » soldats de Napoléon
  Les guerres de l’Empire ont provoqué la mort d’environ 1 million de soldats français. A
trois reprises – et c’est beau-
coup pour une si petite com-
mune – le maire du Grand-
Tauzia retranscrit officiel-
lement sur son registre le décès
d’un soldat du pays, mort au cours des campagnes militaires napoléoniennes. On suppose qu’il ne s’agit que d’une formalité administrative et que les familles avaient déjà été prévenues, car ces actes sont transmis plusieurs mois après le décès (près de deux ans dans un cas). Curieusement, ces soldats du Grand-Tauzia s’appelaient tous les trois Boyer et deux portaient le même prénom.
Joseph Boyer était conscrit. L’Empire avait con- servé le système de la conscription. Mais seuls partaient les conscrits désignés par le tirage au sort. Grenadier au 79e régiment d’infanterie de ligne, Joseph Boyer est mort à 20 ans « par suite de fièvre », à l’hôpital de Venise le
26 juin 1808. Raymond Boyer, fusillier à la seconde Com- pagnie du Bataillon de la garde nationale du Gers est mort lui aussi « par suite de fièvre » le 14 octobre 1812 à l’hôpital de Figuières (actuelle Figueres, en Catalogne) où il avait été amené un mois plus tôt. Son âge n’est pas indiqué. Le troisième décès est celui d’un autre Joseph Boyer, mort à 28 ans. Son acte de décès indique qu’il « a été tué par les Anglais dans l’affaire qui a eu lieu le vingt
sept septembre mille huit cent dix en avant de la ville de Coimbre en Portagul1 d’après la déclaration à nous faite le premier Novembre mille huit Cent Dix par les trois témoins mâles et majeur voulus par la loi, lesquels ont signé au Villa Franca le dix novembre
fièvres à l’hôpital, un
seul est mort au combat.
Le cas du Grand Tauzia illustre une situation assez générale : beaucoup de soldats mouraient « dans les hôpitaux militaires, malpropres et encombrés, desservis par un personnel de médecins et de chirurgiens tout à fait insuffisant3 ». L’hôpital était presque aussi redoutable que la bataille. BB
1. Sic.
2. Roger Dufraisse, Michel Kerautret,
La France napoléonienne, aspects extérieurs 1799-1815, Paris, 1999, 334 p. 3. Louis Bergeron, L’épisode napoléonien, aspects intérieurs 1799- 1815, Paris, 1972, 255 p.
    3 février 1961 : la foudre tombe sur le clocher
Dans la nuit du jeudi 2 au ven- dredi 3 février 1961, orages, rafales de vent, pluies diluvien- nes, s’abattent sur le Sud-Ouest. Chutes de neige en Cerdagne. Mer démontée sur la Côte basque. Trombes d’eau sur Toulouse et Tarbes. De l’Ariège au Tarn, de l’Aude au Lot-et- Garonne, partout les rivières sont en crue. Plusieurs routes sont coupées dans la région de Muret. Le Lot atteint la cote d’alerte à Figeac et Capdenac. Dans la région de Marmande, la montée des eaux devient alarmante. Au petit matin, les agenais sont réveillés par l’orage.
Mais c’est sur le village de Maignaut-Tauzia que le mauvais temps se manifestera de la façon
la plus spectaculaire. Les travaux de restauration de l’ église s’achèvent. Dans la matinée du 3, les maignautois entendent soudain une énorme détonation. La foudre vient de s’abattre sur le clocher de l’église. La flèche est pulvérisée. Des pierres sont projetées un peu partout sur le voisinage, et d’abord sur le toit de l’église. La cloche est tombée à terre. L ’ événement est resté dans la mémoire des habitants. Mais la flèche ne sera jamais reconstruite. BB
1- Reg. délib. 1957-1992, p. 22 ; Nouvelle offensive du mauvais temps sur notre région, La Dépêche du Midi, 4 février 1961 ; entretiens divers.
         






































































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