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      Une des croisées percées vers 1500.
Le meneau et la traverse ont disparu. L’archivolte qui surmonte la fenêtre repose sur des consoles sculptées d’un motif végétal. Une mouluration complexe,
en fort relief, avec une double baguette, torique et prismatique, encadre la fenêtre.
   Un haut porche voûté s’ouvre à la base de la tour. Vers le début du XXe siècle,
il a été divisé en trois niveaux par planchers et fermé par une paroi de planches.
 9 - Une ouverture informe dans la façade sud-est résulte probablement de l’arrachage des pierres d’encadrement d’un jour supplémentaire.
10 - Un conduit d’évacuation est visible sur la face externe du mur.
11 - Aujourd’hui, l’une d’entre elles est proche de l’effondrement. Le linteau est brisé et l’arc surmontant l’embrasure intérieure s’est écroulé récemment.
12 - Une seconde demi-croisée, au second étage, simplement ornée d’un encadrement en cavet, ne paraît pas appartenir pas à la même campagne de travaux.
ventilé que par des fentes de jours, aujourd’hui obturées. Six de ces jours sont encore reconnaissables9. Un évier existe dans la paroi sud- ouest. Il rejetait ses eaux usées vers l’extérieur par un petit conduit
ménagé à travers le mur. On trouve aussi à ce niveau les niches de plusieurs armoires murales, dont les encadrements ont été systématiquement arrachés. Ce niveau servait probablement de lieu de stockage et de chai, comme le suggère Gilles Séraphin, pour qui l’évier était destiné « à l’entretien de la vaisselle vinaire ». Le premier étage était éclairé par des jours semblables à ceux du rez-de-chaussée. Quatre sont encore reconnaissables. La plupart des percements ouverts actuellement à cet étage – et pas seulement les grandes croisées – n’existaient pas à l’origine. Cet étage n’était pas plus habitable que le rez-de-chaussée, et devait servir lui aussi au stockage.
C’est au second étage que se trouvait l’habitation seigneu- riale : c’est là qu’on trouve les éléments de confort et d’habitabilité. On voit encore la trace d’au moins trois grandes fenêtres. Il s’agissait probablement de baies géminées, comme on en voit encore une au château de Maignaut. On trouvait aussi deux cheminées, ménagées dans le mur sud-est. Elles ont été supprimées lors du percement des fenêtres actuelles. Cet étage disposait d’une latrine, placée dans un caisson en encorbellement, sous la tourelle d’angle. On aperçoit du sol une petite niche : probablement un lavabo10, et deux armoires murales. La présence de deux cheminées indique que l’espace était déjà cloisonné avant la construction du mur de refend. La distribution de ce premier château est celle que Gilles Séraphin prête à la plupart des
« châteaux gascons ». Les deux premiers niveaux servent généralement au stockage. Le premier sert le plus souvent de chai, le second de grenier, et peut-être de refuge à l’occasion. C’est le troisième niveau qui sert à la résidence.
Le château est transformé
vers le début du XVIe siècle
Vers 1500, le château est profondément remanié, par les Marestaing, qui possèdent alors la seigneurie du Tauzia. Beaucoup de seigneurs, à cette époque, ajourent les murs de leurs châteaux de grandes fenêtres et introduisent de nouveaux décors, pour disposer d’une résidence mieux éclairée et plus confortable. Le percement de grandes croisées et la construction d’une tour d’escalier métamorphosent la façade sud-est du Tauzia. A l’intérieur, le logis est complètement réorganisé. L’habitation proprement dite, jusqu’alors cantonnée au second étage, occupe désormais deux niveaux. Au premier étage, jusqu’alors faiblement éclairé par de petits jours, les grandes croisées laissent désormais entrer la lumière. Le nouvel escalier permet un accès plus facile aux étages et entraîne des changements dans la distribution. Les nouvelles fenêtres, sont presque toutes surmontées d’une archivolte horizontale, qui dans la plupart des cas retombe de chaque côté sur des consoles. L’une de ces consoles est sculptée d’un petit personnage aux bras levés, les autres de têtes d’hommes, de feuillages ou d’autres motifs végétaux difficilement identifiables du sol11. D’autres sont simplement pyramidales12. L’escalier à vis était contenu dans une tour « hors œuvre », de plan semi-circulaire ou polygonal. Pour la construire, on avait ouvert une grande brèche verticale dans le mur épais du logis. La cage d’escalier était cylindrique. Cette tour d’escalier a été démolie à une époque ancienne : elle n’est pas représentée sur le plan cadastral de 1816, alors que l’avancée de la tour-porte est bien visible. Le mur de refend qui partage le logis en deux a-t-il été construit en même temps que la tour d’escalier ? C’est probable, car ce mur avait aussi pour fonction de
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