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 recevoir les nouvelles cheminées. Les anciennes, ménagées dans le mur sud-est au second étage, étaient condamnées par l’ouverture des croisées. On reconnaît au rez-de-chaussée quelques lambeaux de la hotte et du conduit d’une grande cheminée. La
démolition partielle du mur a fait disparaître les cheminées des étages. Il reste seulement l’encorbellement qui supportait l’une d’elles, située au premier étage.
Comment le logis
était-il couvert ?
La toiture du château a disparu depuis longtemps et il ne subsiste que de maigres traces du couronnement des murs, érodés par le temps. On distingue encore par endroits les arrachements d’un parapet. De l’intérieur, on observe une ligne de corbeaux courant au sommet des murs. Des portes suspendues dans le vide donnaient accès autrefois à la tourelle et à la tour-porte depuis le sommet du logis. Elles prouvent l’existence d’une circulation à ce niveau.On ignore si cette coursière était couverte par le toit, ou si au contraire on circulait à l’air libre au sommet du logis, le toit se trouvant en arrière de la coursière13. En tout cas, une toiture débordante a couvert le logis au moins dans les derniers temps précédant son abandon. On voit sur une des faces de la tour-porte une saignée oblique, trace d’un pan de toit disparu. Ce pan de toit venait recouvrir le parapet et sa présence indique que la porte ouvrant de la coursière dans la tour fut alors condamnée14.
Le château n’a pas toujours été le bloc isolé
que l’on voit aujourd’hui
Avant son abandon, le château du Tauzia n’était pas le bloc massif isolé au milieu des champs qu’on peut voir aujourd’hui. Il était entouré d’une clôture, dont l’aspect nous est inconnu. Peut-être existait-il à l’origine autour du château un talus surmonté d’une palissade de bois. Les abords du château furent protégés à l’époque de la Fronde par un « ravelin », petit ouvrage défensif muni de canonnières. Le marché passé en 1652 pour sa construction mentionne l’existence d’une cour et de deux basses-cours, qui sont fermées par une porte et un portail15. Une clôture entoure donc encore le château à cette époque tardive. Elle n’a pas laissé de traces. A l’intérieur de cette enceinte ont pu exister, adossées au château, ou à proximité, des écuries, des hangars. Peut-être enfermait-elle à l’époque la métairie du château.
Comme au château de Maignaut, les façades ont gardé la trace de constructions adossées au logis. Une ligne de corbeaux court tout le long de la façade sud-est, à peu près au niveau du plancher du premier étage. On en voit une autre ligne au second étage sur la façade arrière. Ces corbeaux sont probablement là depuis l’origine du château. Ils soutenaient des structures de charpente, dont il est bien difficile d’imaginer l’aspect et la fonction. Par ailleurs, sur la face nord-est du logis de grands saignées horizontales dans le parement du mur témoignent de l’existence d’une construction adossée au logis, élevée à une époque inconnue. A côté, une saignée oblique dans le parement de la tour-porte, marque peut-être l’emplacement du toit
13 - Disposition qu’on trouve au château de Sainte-Mère, comme l’indique Gilles Séraphin.
14 - Une saignée semble exister également sur une face de la tourelle. Elle témoignerait de l’existence d’un pan de toit débordant, perpendiculaire à la saignée visible dans la tour-porte. Cette toiture aurait donc comporté au moins trois pans.
15 - Le marché de réparation de couverture du 6 déc. 1654 indique que les matériaux seront déposés
par le commanditaire « dans la basse court dudit chasteau » (A.D. Gers, 3 E 2667).
        de cette bâtisse disparue.
Bertrand Boquien
 Merci à Monsieur Jean Immer, propriétaire du château, de m’avoir aimablement autorisé son accès.
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La façade sud-est du château porte la marque des travaux de « modernisation » réalisés vers 1500 : grandes croisées et tour d’escalier. La grande brèche au centre de la façade correspond à la tour d’escalier démolie.
 Il ne reste que de maigres vestiges de l’escalier construit vers 1500 : un encadrement de porte suspendu au-dessus du vide et les arrachements de quelques marches.
















































































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