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 Gens de Maignaut et du Tau
Quelques notes tirées des registres paroissiaux
    Les registres paroissiaux sont la forme ancienne de nos registres d’état-civil.
Ils étaient tenus par les curés, qui notaient au jour le jour les baptêmes, les mariages et les sépultures, jusqu’à la loi du
20 septembre 1792 qui a retiré à l’Eglise
la tenue des registres pour la confier
aux maires. Pour Maignaut-Tauzia, il faut dépouiller les registres des trois paroisses de Maignaut, Auloue et Bertin, qui existaient avant la Révolution sur
le territoire de la commune actuelle.
Les registres conservés de Maignaut et Auloue ne forment pas une série continue. Ils commencent à la fin du XVIIe siècle
(le premier registre est de 1695) et couvrent la plus grande partie du XVIIIe jusqu’à 1789, avec une lacune importante :
il manque les années 1708 à 1721. Pour Bertin, les registres conservés couvrent une période un peu plus courte : ils vont de 1737 à 1782. Tous ces registres sont entreposés aux Archives départementales à Auch. On ne peut pas consulter
les originaux, mais seulement des copies sur microfilm.
Le dépouillement en cours des registres paroissiaux de Maignaut, Auloue et Bertin permettra de mieux connaître l’évolution et l’histoire de la population de la commune. Mais ce n’est pas l’objet de cet article
qui veut simplement présenter, un peu en désordre, quelques aspects de la vie (et peut-être plus encore de la mort)
des habitants de ces trois paroisses à la fin du XVIIe siècle et au cours du XVIIIe.
       Baïse
La
Maignaut Auloue
L’ uloue
A
La Gèle
Bertin
       Les prénoms et les surnoms Quels sont les prénoms les plus couramment utilisés au XVIIIe siècle ? Parmi les prénoms donnés au baptême, deux supplantent de très loin tous les autres : Jean pour les garçons, Marie pour les filles. Viennent ensuite Joseph, Pierre et Bernard pour les garçons, Françoise et Anne pour les filles. Les autres prénoms reviennent beaucoup moins fréquemment. Certains prénoms figurent sur les actes sous leur forme gasconne, celle qui est réellement en usage : on trouve des Blazi (pour Blaise, féminin : Blazie), des Domenges (pour Dominique), Guilhem (retrouvé uniquement dans des actes de sépulture), pour Guillaume, et son féminin Guillelme. On trouve parfois les deux formes pour désigner la même personne : ainsi le sonneur de cloches Domenges Aché devient Dominique d’un acte à l’autre. Les diminutifs sont courants : Jeannet, Jeanillon, Petit Jean, Arnautet... pour les hommes, Jeannete, Thoinete, Françon (pour Françoise), Honorete... On trouve quelques prénoms aujourd’hui oubliés : Frix, et son féminin Frise, Geraud et son féminin, Geraude ou Geralde, Guiraud et Guiraude. Philipe (pour une femme), Vital. Ce dernier prénom a connu une certaine fortune locale, puisque deux maires de Maignaut-Tauzia l’ont porté au cours du XXe siècle. Dans presque tous les cas, le petit garçon reçoit le prénom de son parrain, la petite fille celui de sa marraine. Ce qui favorise évidemment la reconduction des mêmes prénoms d’une génération à l’autre. Certains hommes sont désignés par un surnom. Rien d’ étonnant, car les homonymes sont nombreux et le surnom permet de les distinguer, même si ce n’est pas toujours sa raison d’être. Domenges Aché est surnommé « Melet », Jean
Aché est dit « Bolhou », Jean Bautian, « Peccouret » et Jean Terrasson, « Barraqué ». Frix Canterac est surnommé « Désiré », Pierre Dubarry, « Tringon », Pierre Capuron, « Pereye ». Ce dernier surnom est aussi le nom d’un lieudit de Maignaut et indique peut-être l’origine de celui qui le porte.
Les sages-femmes
Certains enfants, considérés comme en danger de mort, reçoivent le baptême sur le lieu de leur naissance, sans attendre d’être portés à l’église. Voici un acte de 1696 à la fois acte de baptême et acte de sépulture : « Un enfant malle fils de Samson Pellaroque et Marie Boyer à Labère naquit le 10 9.bre [novembre] an susdit et reçut l’eau du baptesme par la femme sage de Bautian lequel soudain après décéda et fut ensevely dans le cimetière de Maignaut le 11 ». Voici l’acte de baptême de Jeanne Marestaing, née le 19 décembre 1722, « baptisée par la femme sage » le 20. Cette fois, l’enfant a pu être menée le lendemain à l’église d’Auloue, où le curé a procédé au « reste des cérémonie de baptesme ». Mais la petite fille meurt le 22 et est enterrée le 23 dans l’église d’Auloue. Ces deux cas nous apprennent l’existence de sages-femmes qui président aux accouchements. La mention de la « femme sage de Bautian » donne à penser qu’il en existait une dans chaque quartier. Ces matrones n’avaient évidemment aucune compétence médicale
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