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san de Maignaut et un seigneur du Tauzia
Un seigneur du Tauzia participe à une rixe funeste
Guillaume de Marestaing, seigneur du Tauzia, chevauche en compagnie de Bernard de Bezolles près du château de Balarin à Montréal lorsqu’une rixe éclate à l’issue de laquelle François de Malliac reçoit des coups d’épée et décède sur place. Nous sommes le 17 mars 1589. Le père de la victime saisit le Parlement de Bordeaux mais là encore les accusés obtiennent du roi Henri IV une lettre d’abolition leur assurant une totale impunité. Il est précisé que la victime était de la religion réformée, les accusés de parti contraire et que cette grâce se prévalait des édits de pacification. (récit complet en page 4...)
Au regard de ces deux récits, comment ne pas déplorer le sort réservé à Joseph Canterac brûlé sur la place de Maignaut en 1742 pour le vol de vases dans l’église. (Mémoire d’un village gersois Histoire de Maignaut et de Tauzia-le-Grand, pages 132 et 133 - Bertrand Bo- quien 2013)
Un crime élevé au rang de lèse-majesté divine et pour lequel le roi Louis XV n’accorda au- cune grâce. Nous recherchons toujours de nouveaux éléments qui permettraient de mieux comprendre l’extrême sévérité d’une telle sentence.
  ©ERICA OVILANE-NACHEZ-FOTOLIA
faisant joïr de la grace acoustumee de nous et de noz predecesseurs, aussy
qu'il a satisfaict a l'interestz civil des parties, et qu'en tous autres cas il
s'est tousjours bien et honnestement gouverné, sans jamais avoir esté re-
prins ne convaincu d'aucun autre villain cas digne de rep~ehension, nos-
tre bon plaisir feust sur ce luy impartir noz lettres de grace et misericorde.
Pour ce est il que nous, ces choses considerees, voullans misericorde preferer
a rigueur de justice, et en faveur aussy de nostre joyeuse et nouvelle entree
en nostredicte ville du Mont de Marsan en laquelle ledict Camyn, suppliant,
s'estoit rendu prisonnier volontaire, audict suppliant avons quitté, remys
et pardonné et par ces presentes, de grace special, plaine puissance et auctorité royal, quit- tons, remettons et pardonnons le faict et cas dessudict avec toute peine, amende et offence corporelle, criminelle et civille en quoy, pour raison dudit cas, il pourroit estre encourru envers nous et justice, en mettant au neant tous deffaulx et appeaulx de ban, sentence et procedures, s'aucunes s'en sont ensuivies, et de nostre plus habondante [sic] grace l'avons remys et restitué, remettons et restituons en ses bonne fame (réputation) et renommee au païs et a ses biens non confisquez, satisfaction faicte a partie civillement tant seulement si faicte n'est et elle y eschet. Et quant a ce, avons imposé et imposons silence perpetuel a nostre procureur general present et advenir et a tous autres. Si donnons en mandement par ces presentes au seneschal de Tholouze ou son lieutenant criminel et juges presidiaulx audict lieu, pour ce que ledict cas est advenu dans son ressort, et a tous noz autres justiciers et officiers ou leur lieutenant si comme a luy apartiendra, que de noz presentes grace, remission et pardon, ilz facent, souffrent et laissent ledict suppliant joïr et user plainement et paisiblement, sans en ce luy faire mettre ou donner, ne souffrir luy estre faict, mys ou donné, ores ne pour !'advenir, en corps ny en biens, aucun trouble ny empeschement au contraire, ains si son corps ou aucuns de ses biens sont ou estaient pour ce prins, saisiz, arrestez ou autrement empeschez, les mettent ou facent mettre incontinent et sans delay a plaine et entiere delivrance et au premier estat et deu, car tel est nostre plaisir. Et affin que ce soit chose ferme et stable a tousjours, nous avons faict mettre nostre sel (sceau) a ces dictes presentes, sauf en autres choses, nostre droict et l'autruy en toutes. Donné a Paris ou mois d'octobre l'an de grace mil cinq cens soixante six et de nostre regne le VIe. Ainsi signé sur le reply : « Par le roy, a vostre relation, MOIEN ; Visa, Contentor »; et sellé de cire vert en laz de soie. ■
©ERICA OVILANE-NACHEZ-FOTOLIA
(*) Lettre de pardon pour Ray- mond du Camyn, Paris, octobre 1566 : Archives nationales, JJ 263A, acte n° 609, fol. 317v-318r ; publiée dans Les Lettres de par- don du voyage de Charles IX (1565-1566), éd. Michel Nassiet, Paris, Société de l’Histoire de France, 2010, n°139, p.650-652. Texte reproduit avec l’aimable autorisation de la Société de l’Histoire de France
 
















































































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