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  Les noms de lieux racontent
Certains noms de lieu de notre pays sont très anciens. Les premiers remontent à une strate pré-latine, c’est-à-dire avant l’arrivée des romains, mais la plupart sont romans (V au X siècle) ou gascons (X au eee
XV siècle). Bien que la majorité de la toponymie soit fixée à la fin du Moyen-Age, les périodes e
d’expansion économique ultérieures (XIX siècle par exemple) ont encore contribué à enrichir le e
patrimoine, en particulier, par la fixation de noms de famille liés à la propriété du sol. La toponymie est toujours vivante, nous en avons des exemples ici, avec des créations récentes telles Decho dise ou Serendip. Au fil des siècles, ces noms ont évolué, souvent déformés par l’usage et parfois mal transcrits, leur signification ne nous est souvent plus directement compréhensible.
Les noms de lieux
     La toponymie, utilisant la linguitisque, l’histoire et la géographie se propose de retrouver l’origine et le sens des noms de lieu.
Interpréter ces noms, c’est mieux comprendre un terroir, en le décou- vrant au travers de son histoire et de l’évolution de son peuplement, de ses langues, de son relief, de ses activités économiques, de sa faune et de sa flore.
Maignaut - Nom d’homme ger-
(évolution, par aphérèses successives de mounségne. Id. domina > Na) soit à manique Maginwald (de magin = force
la base du toponyme mais la seconde et wald > waldan = gouverner) latinisé
en Magnaldus.
partie demeure obscure.
Magnaldus > Magnaudo > Magnaud >
Herret - Désigne, au sens propre, un Magnaut puis Maignaut (vocalisation
briquet pour tirer du feu d’une pierre. du l antéconsonantique, affaiblis-
Au figuré, sobriquet attribué à une sement de la finale atone, et assour-
personne.
Trizac Château
ï se Ba
La
Las Glézier Lauzit
Trouillon
Le Canonge
Embraille
Sarr
Augé
La
Le Tauzia Château
          dissement du d final).
Tauzia - Du gascon tausin, « chêne
tauzin » (latin quercus tozza) suivi du suffixe collectif aquitain -are (associé généralement à des noms de végétaux).
La Coustalasse (la Coustasse) - « Grande et mauvaise côte » Il s’agit de la forme augmentative et péjorative de còsta, « côte ». Le suffixe est issu du latin -acea ; il est très fréquent en gascon.
Le Pléc La Co
Le
 Augé - Ancien nom de baptême
La Ribérette - « Versant d’une petite d’origine germanique (adal, « noble » et
vallée » (du latin riparia et du sufixe. hari, « lance »). Passé en latin médiéval
diminutif -itta).
sous la forme Augerius. (variantes. :
Le Couilléou
Soulens
Péreye Le Cascara
        Auger, Augier ou Ogier)
Bauthian - Peut-être issu d’un nom de famille. Cité par M. Grosclaude comme nom de famille dans les Landes, sous la forme Bautiaa.
Bernès - Désigne une aulnaie. Il provient du celtique vernos «aulne», devenu vern en gascon.
Bertin - Du germanique Adalbehrt « noble et brillant » dont est issu le nom de baptême Aubert.
Forme diminutive avec aphérèse. Adalbehrt > A(d)albert > A(a)ubert > Aubert + suff. dimin. -in > Aubertin > Bertin
Labère - Sobriquet, « la belle » issu du bas latin bella. Un l géminé, à l’inter- vocalique passe à r, en gascon).
La Bonne - Pris substantivement, ce terme est l’équivalent de ferma ; il désigne une caution, une garantie. Terme juridique se rapportant à la propriété foncière.
Labourdasse - Forme augmentative et péjorative de bòrda « métairie ». Désigne une grande ferme en mauvais état. Noter que le mot borde, très présent dans l’ensemble roman, est d’origine germanique (comparer avec l’anglais board, « planche ») et désigne initialement une construction en bois .
Bolle
Moulin de Maignaut
        Bidalot - Petit Vidal ou le fils de Vidal
La Plantade - Occitan plantada, Du latin Vitalis « empli de la vie
« jeune vigne ».
spirituelle » qui a donné l’ancien nom
Larroque - Issu du pré-latin rocca, de baptême Vidal. Le v étymologique
L’A
ul
oue
L
 passe à b en gascon et le suffixe -ot est diminutif .
Bolle - Sobriquet attribué à un maçon. Les maçons du Gers utilisaient l’expression vole ! [bole] (du verbe volar, « voler ») pour envoyer le mortier. Le récipient dans lequel on le fait s’appelle ausèth, « oiseau ».
Cachon - Diminutif du nom de baptême (?).
Catalan - Probablement ethnique. Personne originaire de Catalogne.
Embraille - Il est fort probable que la particule honorifique Em ou En
« roche ». Traduit l’existence d’une butte puis, par extension, du château bâti sur cette butte. Correspond généralement à des sites fortifiés.
Las Glézier - Du latin ecclesia, « église ». Ce nom correspond géné- ralement, comme Gleyzia, à des vestiges archéologiques. Ces lieux de culte anciens peuvent, en effet, coïncider avec un aménagement antérieur du site. Le remploi de matériau in situ explique alors la pérennité de l’occupation du sol (cf. la chapelle de Géou à La Bastide d’ Armagnac, construite avec les pierres de la villa romaine voisine).
 L’origine de certains toponymes n’est pas assurée.
Aussi, une étude auprès des archives est-elle indispensable pour affiner la recherche. Ce travail sera entrepris prochainement.
Nous remercions par avance les lecteurs qui nous communiqueraient des éléments pouvant compléter ce travail.
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