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 des ventaux perdus
2e PARTIE
    Cathédrale de Bayonne (Pyrénées Atlantiques) - XIVe siècle. Contreparement de ventaux à couverture de planches sur bâtis d’assemblage. On distingue les décharges obliques. la penture à branche droite, assujettie par des clous et des brides.
  CathédraledeChartres(Eure&Loir)XIIIe siècle.Détaild’unepenturetravailléeenfleuron.
   Eglise Abbatiale de St-Bertrand de Comminges (Hte Garonne). Détail d'une barre e fermeture, d’origine. Remarquons l’usure très importante du bois, l’extrémité ferrée et la pendeloque du moraillon assurant la fermeture.
◆ encastrer les branches des pentures dans les planches (ou sur le bâtis),
◆ jucher la menuiserie en place,
◆ engonder les pentures,
◆ repérer chaque étampure par un perçage,
◆ achever la pose et la fixation du parement, ou du contreparement,
◆ assujettir le tout par des broches ou des clous traversant de part en part.
Ainsi le fer se trouvait « intime- ment marié » avec le bois, et rendait toute dépose impossible.
Les Systèmes assurant
la fermeture des ventaux Dans toutes les enceintes de défense, les ventaux fermant les portes étaient assurés à leur revers (contre- parement intérieur) ; en aucun cas il ne fallait que ce fût perceptible de l’extérieur. Les clefs, s’il y en avait, étaient remises chaque soir à une personne de toute confiance ; certaines places sont parfois « tombées » parce qu’un indélicat, voire un complice, avait entrebâillé les portes la nuit venue...
Les barres coulissantes : c’était un principe simple, efficace et rapide, très fréquemment utilisées au Bas Moyen Age (encore de nos jours dans certaines régions, l’expression
« barrer la porte » veut dire la fermer à clef).
Barre vient d’un vieux nom gaulois « Bar » (ou « Barr ») qui désignait quelque chose qui servait à fermer. Nous retrouvons le terme de « Bâcle » dans des textes d’époque (du latin « baculum » = bâton)
Ces barres étaient des pièces de chêne, corroyées et parfaitement rectilignes ; beaucoup plus longues que la largeur du passage d’entrée; (il était donc impossible de les poser après coup). Elles coulissaient dans des gaines soigneusement ménagée dans l’épaisseur de la maçonnerie. Comme la pose des gonds, la mise en place de la barre s’effectuait au moment de l’élévation du bâtiment ; un « certain jeu » devait être néces- saires pour assurer un bon fonction- nement. La gaine de barre de Maignaut est actuellement bouchée par du mortier, nous ne connaissons
donc pas exactement sa configuration interne. Il est probable qu’elle soit entièrement maçonnée ; parfois nous remarquons un coffrage de bois, comme au château de Tarascon (Bouches du Rhône) ou au château de Penne d’Albigeois (Tarn).
Pour tirer ces pièces de bois de leur logement, un moyen de préhension était nécessaire. Les barres d’ori- gine encore en place étant exces- sivement rares, nous citerons trois exemples différents que nous connaissons :
◆ église Abbatiale de Saint Ber- trand de Comminges : une « pen- deloque » en fer s’articulant sur un piton à lacet,
◆ église de Corneilla de Conflent : fixé en bout de barre, un anneau s’articulant sur un piton à lacet,
◆ vieux moulin à eau de la région d’ Ascain (Pyrénées Atlantiques) : une sangle de cuir clouée sur le bois.
Lorsque les ventaux étaient « bar- ricadés », différents systèmes devaient exister pour assurer la pièce en position de fermeture ; nous ne connaissons que l’exemple de Saint Bertrand de Comminges, où la pendeloque métallique est un « moraillon(5) » qui vient s’engager dans une serrure à plate, fixée sur le ventail, en dessous de la barre. L’utilisation d’un verrou à verte- velles, placé sur le ventail perpen- diculairement à la barre, est également probable.
Pour dépasser le cas de Maignaut, citons d’autres exemples de fer- metures que nous avons pu observer :
◆ doubles barres, à gaines alternées, ◆ barres volantes,
◆ barres volantes et barre à gaine,
◆ fléau horizontal ou vertical,
◆ barre solidaire à l’un des ventaux ◆ doubles barres solidaires alternées.
1. Queue d’aronde (hirondelle) : assemblage par encastrement tronc conique.
2. Queue de renard : cheville classique débouchante dont les deux extrémités sont renflées par un coin de bois dur (après sa pose).
3. Corroyer : action de dresser et d’aplanir pro- prement une pièce de bois ou de métal.
4. Perçage d’étampure : trou carré ou cylindrique effectué à chaud par emboutissage
5. Moraillon : pièce de métal qui vient s’engager dans une serrure à « moraillon » et qui est retenue par un pêne interne.
6. Bédane (ou bec-d’âne) : fort ciseau de serrurier, à tranchant étroit.
PrieurédeSerrabonne(PyrénéesOrientales)XIIe siècle.Serrureà«plate»,associéeàunverrou à moraillon. L’extrémité coudée s’orne d’une tête d’animal. Les vertevelles et le moraillon sont ciselés au « bédane(6) », type de fermeture qui assurait les guichets pour piétons.
   Les verrous
et serrures
Pour la fermeture des ventaux
de portes charretières, des
verrous pouvaient être utilisés
en complément de barres ou de
fléaux, mais on ne les retrouve
jamais seuls pour assurer des
huis aussi larges. Leur emploi est très fréquent au revers des guichets, souvent associés à des serrures à moraillons.
   





















































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