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Les élections de 1896 à Maignaut opposent « républicains » et « réactionnaires » . Elles sont sans doute remportées par la liste républi- caine. Car si aucun document ne nous renseigne sur les opinions politiques d’Alphonse Lapeyrère, élu maire le 17 mai 1896, on verra que l’homme qui lui succédera bientôt est un républicain résolu . Alphonse Lapeyrère ne reste en effet en fonctions que quelques mois. A-t-il démissionné ? Est-il décédé ? En tout cas, l’Annuaire du Gers de 1897 indique un nouveau maire : Paul-Marie Boué, meunier au Moulin de Maignaut. Il sera réélu trois fois (1900, 1902 et 1908). Le conseil municipal qu’il préside soutiendra vigoureusement la poli- tique anticléricale du gouvernement d’Émile Combes. Appelé à la présidence du Conseil en 1902, après la victoire du Bloc des gauches, Combes mène une lutte énergique contre les congrégations. Le 29 mai 1904 – initiative exceptionnelle dans l’histoire de la commune - le conseil municipal envoie une adresse au ministère, pour exprimer son soutien à la politique gouvernementale : « Les Membres du Conseil Municipal de Maignaut réunis hors séance, adressent au Ministère Combes l’expression de leur dévouement, leurs félicitations les plus sincères pour l’œuvre d’épuration si éner- giquement entreprise et l’engagent vivement à persévérer dans la voie des réformes depuis si longtemps attendues par la vraie démocratie. » Quelques semaines plus tard, le préfet fait transmettre au conseil, par l’intermédiaire du sous-préfet, la réponse du président Combes : « Par dépêche du 16 juin courant, en réponse à une adresse de félicitations et de dévouement au Gou- vernement votée par le Conseil Municipal de Mai- gnaut, M. le Président du Conseil, Ministre de l’Intérieur et des Cultes, me prie d’être auprès des signataires de cette adresse l’interprète des meil- leurs remerciements du Gouvernement, qui a été très touché de cette manifestation. Je vous serais obligé de vouloir bien en aviser les intéressés. » Même affirmation vigoureuse de sentiments répu- blicains et anticléricaux dans le toast porté à la
santé de ses amis politiques par le maire Paul Boué au cours d’un banquet qui réunit à Maignaut les notables républicains des environs. Dans ce bref discours, il célèbre la victoire républicaine à Maignaut aux élections municipales de mai 1908 en évoquant « la lutte ardente que nous avons eu à soutenir contre la réaction cléricale». Ce qui laisse supposer des combats politiques passionnés, dont il ne nous reste pas d’autre témoignage.
Une municipalité de combat
  La lutte ardente que nous avons eu
à soutenir contre la réaction cléricale...
Citoyens,
Comme représentant de la Commune
de Maignaut, j’ai l’agréable devoir de souhaiter la bienvenue à nos amis des communes voisines qui sont venus honorer notre fraternel banquet. Leur présence dans notre modeste cité témoigne de l’intérêt qu’ils ont pris à la lutte ardente que nous avons eu à soutenir contre la réaction cléricale et la joie qu’ils ont éprouvé de notre belle victoire démocratique du 3 mai.
Ils se sont réjouis de notre triomphe parce qu’ils savent que nous le devons à votre fière indépendance, à votre amour profond pour
a République et aussi à votre admirable discipline contre laquelle sont venues se briser toutes les manœuvres de nos adversaires. Citoyens, je vous prie de lever vos verres en l’honneur de nos invités et de crier avec moi :
Vive la République démocratique !
Texte de discours, Archives familiales.
 Le texte complet de ce chapitre
du livre numérique sur Maignaut-Tauzia est en ligne sur www.maignaut.com
N°35 ● MAIGNAUT PASSION Info ● 15




















































































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