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pour faire cette opération-là. » (16 février 1917). A Bolle, la batteuse est tombée en panne : « Quant à la question de la batteuse, je crois bien que ce n’est pas en si peu de temps qu’elle est démolie ; il y avait bien quinze ans, qu’elle n’avait pas dépiqué à Bolle : depuis l’année 1902 puisque c’était en 1903 que la première fois nous avons dépiqué à la vapeur, et elle était bien malade. Il ne faut pas trouver étrange que 17 ans plus tard, elle soit démolie. Enfin, quoi qu’il en soit, je ferai refaire le montant du treuil, réajuster les engrenages du bat- teur et ensuite je payerai la réparation » (22 octo- bre 1917). Après sans doute une nouvelle panne, il conclut : « Je pense que nous allons pouvoir met- tre ce bijou dans un coin pour faire couver les arai- gnées ou le porter dans la Baïse qu’on ne le voie plus. Il est bon pour faire des frais et faire faire du mauvais sang » (3 septembre 1918).
En juillet 1916, les lettres reçues de Maignaut lui apprennent une catastrophe : une averse de grêle a dévasté les vignes : « la contrée doit être bien triste, à la saison où nous sommes de voir les vignes dépouillées comme pour la Noël. ... ; un malheur ne guérit
pas l’autre mais croyez-moi que la guerre est encore plus terrible que la grêle ». Gelées tar- dives, sécheresse pré- coce, inondations : le temps reste la grande préoccupation : « D’après votre lettre, je constate que les froids tardifs ont
porté beaucoup de tort aux récoltes et que la sécheresse commence déjà à se
faire sentir pour les labourages » (mai 1917). « Quel mauvais foin que nous allons avoir, vu les débordements qu’il vient de se produire et en ce moment que le blé doit être en fleur je suppose bien que le mauvais temps le fera perdre. Et les vignes, il n’y a pas paraît-il beaucoup de raisins : si encore ils venaient à bon port ; enfin que faire ? » (2 juin 1917). « ... je vois qu’il a fait beaucoup de mau- vais temps de tous côtés et que notre contrée a été encore jusqu’ici favorisée, mais nous ne tenons pas la récolte encore » (8 juillet 1917).
Ces trois années passées au front sont ponctuées de permissions. La correspondance mentionne 6 retours à Bolle. Aucune permission n’est men- tionnée entre l’automne 1917 et l’automne 1918, mais peut-être simplement omet-il d’en parler. Il fait cependant allusion aux permissions plusieurs fois ajournées au cours de l’année 1918 « En ce moment, les permissions sont suspendues à cause du déménagement que nous venons de faire, car au lieu de venir en permission du repos, ce que j’aurais bien préféré, il a fallu le contraire, remon- ter en ligne » (9 mars). Peut-être les offensives et
 Passage par Toulouse avant le départ vers le front.
©Archives Jean-Jacques Dutaut-Boué
N°37 ● MAIGNAUT PASSION Info ● 15


























































































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