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 Et pourquoi pas
du poulet-éprouvette ?
Dans plusieurs pays, des chercheurs travaillent à créer de la viande. Comme le Docteur Post de l'université de Maastricht qui souligne « Mon
projet vise à créer de la viande à partir de n'im- porte quelles cellules souches en utilisant une technologie développée dans le champ médical depuis plus de vingt ans et qui arrive à maturité ». et il se prépare à présen- ter son premier hambur-
ger d'ici l'automne 2012. Aux Etats-Unis, on annonce pour bientôt la pro-
duction de viande in vitro à échelle industrielle. Il semble donc que l'idée de la viande sans ani- maux constitue une hypothèse crédible de pro- duction alimentaire. A suivre
NB : la viande in-vitro ou cultivée est une vraie viande, elle n'a simplement jamais fait partie d'un animal entier, vivant – très différent d'une imitation de viande ou de substituts pour végétariens faits de protéines végétales comme le soja.
  Etude INRA de 2004
sur les élevages intensifs
75 à 90 % de poulets boiteux
Le gros problème de ces élevages reste que le bien-être et la sensibilité des animaux ne sont pas respectés. Et il ne s'agit pas là d'un excès de
sensiblerie.
Ne nous voilons pas la face : les poulets élevés dans de telles conditions sont en grande détresse. Ilssouffrentdeboiteriecommeenatteste «Faire marcher le poulet : pourquoi et comment ? »,une synthèse de l’INRA, 2004, dont le constat est sans appel : « Plutôt qu'une mortalité très impor- tante, ces troubles [locomoteurs] entraînent sur- tout une forte morbidité (*) des animaux : d'après des études faites en élevage intensif, entre 75 et
90 % des animaux ont une démarche altérée, etentre26et30%ont une démarche sévère- ment altérée ce qui entraîne une augmen- tation de l'indice de consommation et une diminution de la vitesse de croissance. » La synthèse de l'INRA explique aussi : « Des
études indiquent que les poulets atteints de boi- teries graves souffrent de manière chronique. Quand ils sont entraînés à discriminer entre deux aliments contenant ou non un analgésique, les poulets atteints de boiteries ingèrent plus d'ali- ment avec l'analgésique que les poulets sains, et ce d'autant plus que la boiterie est sévère. De plus, des poulets boiteux à qui on a administré un analgésique, traversent un parcours d'obsta- cles plus rapidement et font plus de bains de poussière que ceux à qui on a injecté une solu- tion saline. »
En 2011, l’industriel Vivadour déclare mieux respecter le bien-être animal car il ne met que 23 poulets au m2. Le bien-être animal, c'est plus qu'un simple chiffre. ■
(*) : la morbidité correspond au pourcentage de malades dans l’élevage
       ©Fotolia-CB
  Le fromage analogue,
un fromage... SANS LAIT
Il existe deux versions de fromage analogue inventées par Cargill, un fabricant américain de produits pour l'industrie agroalimentaire implanté dans 63 pays.
L'un est une pâte composée de 15 % de pro- téines laitières, d'huile de palme et d'exhaus- teurs de goût qui existe depuis 2007.
L'autre appelé « LygommeTMACH Optimum », destiné au marché européen et datant de 2009, est composé de trois amidons, d'un galactomannane (E 410, 412, 417), d'un car- raghénane (E 407), tous deux gélifiants, et d'arômes.
Quoi de plus crémeux ?
  ©CB
 ©Cyrano-Fotolia
     N°41 ● MAIGNAUT PASSION Info ● 17








































































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