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   Mauvais traitements sur la place publique
En juillet 1999, le mûrier noir à feuilles vernissées est subitement mort. Depuis l’automne 1998, le Paulownia aux si belles fleurs bleues décline rapidement, de nombreuses branches se dessèchent et l’arbre a fructifié de façon excessive. Sans doute est-il condamné.
L’apparition de ces maladies ne nous a pas surpris, elle est en relation avec la construction en 1996 et 1997, des ronds en pierres qui enterrent le pied des arbres sur près de 50 cm.
En effet, l’enfouissement du tronc d’un arbre au-dessus du collet favorise l’apparition de graves maladies cryptogamiques sur son système racinaire .
Pourtant, nous n’avions pas été seuls, lors de la construction de ces murets, à faire part de notre inquiétude à nos « responsables espaces verts ». L’argument avait du reste en partie été retenu puisque des pierres placées autour des troncs étaient sensées contenir la terre. La mesure n’était pas suffisante et les vides ainsi créés autour des troncs ont rapidement été envahis de terre et de feuilles mortes en décomposition.
Le développement des maladies sur les racines peut être assez long, l’âge du végétal intervient et certaines espèces y sont plus sensibles que d’autres.
Mais après 3 années, le triste bilan est là.
Et les autres arbres, combien de temps encore résisteront-ils ? Doit-on encore attendre que meurent d’autres arbres ?
Aujourd’hui, nos élus semblent d’accord sur le diagnostic. De timides mesures ont été prises (voir encadré). Alors, agissons plus radicalement pour que dès ce printemps nos arbres retrouvent de bonnes conditions de croissance
Et maintenant, que faire autour des arbres.
Tout simplement ce qui se fait souvent ailleurs, découper avec soin,
un rond dans le bitume autour de l’arbre et mettre une petite bordure de quelques centimètres de haut pour délimiter chaque nouveau parterre. Et puis planter des
fleurs qui auront ainsi
plus de lumière pour
leur plein épanouis-
sement.
Et pour asseoir le promeneur, car les murets ont surtout servi de sièges, pour- quoi pas des bancs de pierre.
Le conseil municipal vient de délibérer sur un aménagement des places du village pour lequel une étude doit être présentée. Mais les arbres ne pourront sans doute pas atten- dre les subventions et s’ils meurent, il faudra près de 15 ans pour retrouver un tel ombra- ge sur la place. Dommage, surtout si la place venait à être refaite.
Alors,
Mort aux ronds !
Petit tour botanique des arbres
de notre place
   Érable pourpr
1989
(arbre de la Liberté
    Liquidambar
1985
 Érable champêtre
1994
Érable champêtre
1985
Porche
         Note d’humeur
Avez-vous remarqué, la nuit, autour des arbres, les milliers de petites paillettes multicolores qui scintillent à la lueur de l’éclairage public ? Des lucioles ? Non point. Approchez-vous et vous découvrirez le « compost de décharge », un mélange innovant de terreau, de débris de plastique aux couleurs chatoyantes, de morceaux de verre et de plein d’autres petits déchets issus de nos plus belles industries. Un vrai trésor qui méri- terait d’être inventorié, si seulement je pouvais me résoudre à y mettre les doigts.
Renseignements pris, ce compost aurait mieux été utilisé comme terreau de fond, recouvert, pour l’esthétique et pour plaire aux parisiennes délicates, de terre naturelle.
Recherche désespérément alchimiste pour transmuter les plastiques en fumier.
Claudette Belliard
Chêne vert
2000
(arbre du Millénaire)
 De bien petites mesures
Le dépérissement des arbres ayant ému nos « responsables espaces verts », des travaux sont entrepris actuellement pour dégager les troncs,
sans détruire les murets (susceptibilité oblige). Frilosité regrettable qui conduit à des demi-mesures qui si elles vont plutôt dans le bon sens laissent au pied de l’arbre une cuvette qui retiendra l’eau au plus près du tronc et qui de toute façon se comblera rapidement de terre et de feuilles mortes. Les arbres peu reconnaissants murmurent dans le vent que
si l’on maintient leurs racines hors de l’eau ce n’est que pour passer une prochaine échéance.... qui bien peu les concerne.
Une solution satisfaisante pour les arbres serait de ne rien planter
dans les bacs. Mais alors pourquoi conserver les murets ? D’autant que certains nécessitent déjà des travaux de réfection.
Diabolique.
  C
e


















































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