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 des ventaux perdus
  3. Ventaux de la porte du donjon de Crest (Drôme – XIVe siècle).Icilesplancheshorizontalessontenparement; leguichetestferméparuntrèsgrandcoureil(5) .
 4. Eglise fortifiée de Malaucène (Vaucluse – XIVe siècle). Les ventaux sont bardés de larges écailles de fer platiné ; la porte piétonne, assez importante, s’ouvre dans la partie médiane.
   en parement sur l’un d’eux, par feuillure contrariée ou par une fausse coupe en sifflet. Une autre variante de ce type d’huis : les ais de parement sont « découpés » selon le tracé interne de la baie, de manière à venir « s’encastrer » entre les tableaux des pieds droits et de l’intrados du couvrement ; ceci formant une feuillure avec les planches de contre-parement qui battent contre la maçonnerie. (photo n°3)
La tour porte du XIVe siècle du château de Combarrau, dans le Gers, possède encore ses ventaux d’origine du type « traversés ».
Une suite sera consacrée
à un second type de ventaux
qui auraient pu être utilisés pour
fermer la porte de Maignaut, aux ferrures et aux systèmes de fermeture.
1. Parement : partie de la menuiserie visible de l'extérieur.
2. Contre-parement : partie de la menuiserie visible de l'intérieur.
étaient jointes de cette manière
au riflard ou au rabot à surfacer ; le
général un aspect assez grossier.
3. Ais : mot ancien qui désigne une planche de bois. 4. Bâti dormant : bâti fixe et scellé à la afin de pallier aux affaissements ;
contre-parement était laissé brut de
Le battement médian entre les
maçonnerie, recevant une menuiserie battante. les ais horizontaux, qui les
sciage, ou légèrement blanchi à la
deux ventaux pouvait être assuré
5. Coureil : ancien terme pour désigner un très long verrou cylindrique coulissant dans des doloire ou au riflard et présentait en
doublaient, ne présentaient pas
par une pièce de bois rapportée
vertevelles (anneaux).
cette nécessité car ils servaient de
traverses et de maintien. Par
Photos : Philippe de Saint-Wandrille
  Travail du bois de « menue huisserie » (qui donnera plus tard « menuiserie ») Illustrationdu«Manuscritd’Arras»deNicolasdeLyre(XIVe siècle)
                                                          contre, quand ils étaient disposés en parement, leurs coupes, au niveau des joints, pouvaient être biaises en sifflet, ou à feuillure à mi-bois afin d’éviter la pénétration des eaux.
Les rives des planches ne sont pas forcément parallèles ; elles sont délignées en « purgeant » l’aubier et en suivant la conicité du fût de l’arbre.
Les bois utilisés étaient de provenance régionale ; le chêne est très commun, mais nous trouvons aussi du châtaignier, du peuplier (porte du donjon de Crest dans la Drôme), du sapin ou du mélèze comme au château d’Annecy (Haute-Savoie).
Les billes étaient équarries à la doloire peu de temps après leur coupe. Pour obtenir de larges planches à peu près régulières en épaisseur, ces pièces de bois étaient débitées par des scieurs de long; ces traces de sciage sont fréquemment visibles. Dans le meilleur des cas, la plus belle face, qui est le parement, était reprise
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1.Unouvrierdégrossitlarived’uneplancheàladoloire 2.L’aubierest«purgé»àlahache 3.LeMaîtredel’ouvragedirigeles opérations avec sa canne (qui est l’instrument de mesure du chantier) 4. Deux hommes « fouettent au cordeau à tracer 5. Un compagnon déligne une planche avec une scie à cadre 6. Un autre blanchit et dégrossit une face à la doloire 7. Un troisième a serré un aisdanssapressed’établietdresseunchampàlavarlopeouauriflard 8.Corroyageetfinitionavecunrabotàsurfacer9.Les planchessontjointes(àtourillons) 10.Touslescompagnonséquarrisentetcorroientdespiècesdeboisàladoloire.
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