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  Philippe Lauzun, famille ne fut plus guerrière et plus illustre que celle des Barbazan... Sans cesse sur les champs de bataille, au premier rang dans les combats célèbres, alliés fidèles des comtes d’Armagnac, ils luttent pour la fortune de la France ; et ce n’est que forcés par la loi du vainqueur qu’ils courbent momentanément la tête devant la bannière du roi d’Angleterre ». Outre l’hommage de 1362 rendu au comte d’Armagnac, Philippe Lauzun ne cite qu’un seul acte qui soit en relation avec la présence des Barbazan au Tauzia. Il s’agit d’un acte de 1423, passé au Tauzia, dans lequel Jeanne de Barbazan, dame de Galapian et du Tauzia, et fille de Manaud, vend la part qu’elle détient de deux moulins sur la Baïse. C’est une autre Jeanne de Barbazan, sa nièce, fille d’Arnaud- Guilhem, qui hérita de la terre du Tauzia après la mort de son père, survenue en 1431. Elle était mariée au comte d’Astarac, Jean II. Un quart de siècle plus tard, en 1458, leur fille unique, Catherine, hérita à son tour de la sei- gneurie. Elle avait épousé Pierre de Foix, vicomte de Lautrec, issu d’une branche cadette de la maison de Foix. La seigneurie du Tauzia ne resta pas très longtemps dans les mains des vicomtes de Lautrec. Le fils de Catherine d’Astarac et de Pierre de Foix, Jean de Foix, la vendit le 13 octobre 1479 à Jean de Marestang, gentilhomme de son entourage.
Les Marestang
La famille de Marestang doit son nom à une terre des environs de L’Isle-Jourdain. Jean de Marestang, l’acquéreur du Tauzia, était issu d’une branche collatérale de cette famille. On sait peu de choses sur la vie de ces seigneurs du Tauzia et de leur famille. Quelques actes notariés nous renseignent sur leurs affaires domestiques (affermes de mou- lins ou de métairies). Leur généalogie n’est pas assurée. C’est toujours un « Jean de Mares- tang » qui apparaît sur les actes, de l’achat de la seigneurie en 1479 jusqu’à la rédaction
©B.Boquien
16 ● MAIGNAUT PASSION Info ● N°36
Signature de Guillaume de Marestang, seigneur du Tauzia (« Tausia ») au bas d’un acte d’afferme du moulin du Tauzia – 3 mars 1632
(A.D. Gers, 3 E 2716)
d’un testament en 1569. Plusieurs seigneurs du même prénom ont dû se succéder au cours de ce long délai. On ne saurait dire si le « Jean de Marestang » qui prête hommage au vicomte de Lautrec pour sa terre du Tauzia en 1527 est le père ou le fils. Ce gentilhomme a mené une vie d’homme de guerre, sans doute au cours des campagnes d’Italie. Il explique en effet que « s’il n’a pu encore donner son dénombrement, c’est qu’il avait demeuré la plupart du tems aux guerres ».
Vient ensuite Amanieu de Marestang, fils de Jean. Il dut être peu de temps seigneur du Tauzia, puisque son père était encore vivant en 1569, tan- dis qu’en 1575, sa femme Paule de Vize, passe un acte au nom de son fils Jean, « seigneur du Tauzia ». Jean paraît de loin en loin dans les actes pendant une cinquantaine d’années. Il meurt en 1633 au plus tard, puisque cette année-là a lieu le partage de sa succession entre sa veuve, Domi- nique de Boyer, et ses six enfants. Son fils Guil- laume hérite de la seigneurie. Un endettement chronique, si l’on en croit Philippe Lauzun, for- cera Guillaume de Marestang à aliéner la sei- gneurie quelques années plus tard. Philippe Lauzun avait retrouvé en effet de nombreuses reconnaissances de dettes faites par les Marestang à leur voisin Hector de Gélas, marquis de Lébe- ron. C’est à lui que Guillaume finira par céder « la terre, seigneurie et château appelés au Tauzia », – diminuée du Petit-Tauzia – par un


























































































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