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où la direction des murs s’infléchit pour rejoindre la motte. Elle entoure la plate-forme surélevée sur laquelle s’est construit le village. Aujourd’hui encore, on accède par des rampes aux entrées du village.
Grande Rue et place publique
Le château n’occupe pas le centre de la motte. Il s’est établi face au village, à cheval sur le sommet et le flanc de la butte. L’enceinte du vil- lage, fermée de deux portes, lui assure une pre- mière protection. Sur la motte sont venus s’ins- taller l’église, adossée au château, et le cimetière. Le village est traversé par une « grande rue », à l’alignement fort peu régulier, qui va de la porte nord à la porte sud, du « chemin de Condom » au « chemin de Valence ». Une place publique, s’ouvre entre cette rue et le château, auquel elle sert de parvis. Ce n’est pas la grande place actuelle, mais une toute petite place, au pied du château. On y trouve aujourd’hui un puits, peut- être ancien. On la traversait pour accéder à l’église et au cimetière, en longeant le château. Cette place a peut-être été jadis bordée de cou- verts, comme beaucoup de places de villages en Gascogne. Un acte de 1747 décrit une maison « confrontant du levant à la place commune » du village, précédée d’une « place vuide ou patus », sur laquelle « il y avoit eu cy devant un couvert ou auban »4. De l’autre côté de la « grande rue », le centre du village, où s’étend
1 - Benoît Cursente, Les castelnaux de la Gascogne médiévale. Gascogne gersoise, Bordeaux, Fédération historique du Sud-Ouest, 1980, 198 p., p. 139.
On ne sait pas si les murs étaient construits à cette date.
2 - Renée Mussot-Goulard, Enquête sur Maignaut, Wasconia, n° 1, janvier 1985, Marsolan, 48 p.
3 - A.D. Gers, 3 P Maignaut-Tauzia: plan cadastral de 1816 (réunion des plans cadastraux de Maignaut et deTauzia- le-Grand).
4 - A.D. Gers, 3 E 2593.
5 - A.D. Gers, E suppl. 3237.
6 - A.D.L.G., 45 J 8, note d’Adrien Lavergne sur Maignaut.
aujourd’hui une grande place, était occupé par deux îlots, séparés par une venelle, et dont un seul était bâti.
Les murs du village
Les murailles de Maignaut étaient encore en place dans la première moitié du XVIIIe siècle. Le livre-terrier de 1729, en don- nant les confronts de chaque maison, indique celles qui s’appuient sur le mur du village5. La maison du tisserand Arnaud Ladouch, par exemple, « confronte » (c’est-à-dire borde) au sud et à l’ouest « aux murs ». En mettant bout à bout ces informations, on reconstitue une enceinte ininterrompue. Son tracé se lit sans difficulté sur le plan cadastral de 1816. Quelques pans de murs subsistent encore aujourd’hui. On les reconnaît à leur parement de pierre de taille en appareil moyen, disposé en assises régulières. On retrouve ces mor- ceaux de murs dans les façades, sur le côté nord du village, de part et d’autre de la porte. Au sud, la base d’un segment d’une quinzaine de mètres de longueur a été dégagée au-dessus du Monument aux Morts. Ce pan de mur s’éti- rait de la porte sud du village jusqu’à la motte, à l’est. Le segment subsistant permet d’obser- ver le mode de construction du mur : là où le parement de belles pierres de taille n’existe plus, reparaît la maçonnerie de blocage qui constituait l’intérieur du rempart.
Des contreforts s’adossaient aux murs d’en- ceinte. Il en reste deux, aux angles nord-ouest et sud-ouest. On observe les arrachements d’un troisième au nord. Le plan cadastral en montre d’autres, aujourd’hui disparus, sur le côté ouest. Le contrefort nord-ouest, que cou- ronne un pigeonnier, est le mieux conservé. Sa maçonnerie s’imbrique parfaitement dans celle du mur d’enceinte. Il a donc été construit en même temps que lui et non pas
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